L'association qui œuvre depuis 2012 pour la jeunesse de Sandy Ground, inaugurera le 6 septembre prochain ses nouveaux locaux, rue Grève à Sandy Ground. Les anciens, situés avant le pont en provenance de Marigot, ont été complètement ravagés par le passage d'Irma.
Une date symbolique que Jérémy Watt, fondateur et actuel bénévole de l'association dont il était devenu jusqu'à cet été l'unique salarié, n'a pas choisie par hasard : « Le 6 septembre est le jour où on a tout perdu. On fera une fête pour les enfants. Ce sera l'occasion de montrer tout ce qu'on a réussi à faire depuis Irma et remercier tous nos partenaires ».
Depuis janvier 2018, la Madtwoz Family avait trouvé refuge dans un local provisoire rue Bonne Fish. Si sa surface restreinte n'a pas permis de relancer les différents ateliers, il a servi à coordonner la distribution de dons vestimentaires envoyés par plusieurs associations et notamment celle de Belle Espérance, basée en Guadeloupe suite à un appel aux dons lancé sur la page Facebook de l'association. « Tous les jours, le gens venaient voir ce qu'il y avait d'autres » se souvient Jérémy Watt qui a également sollicité l'aide des pompiers, pour qu'ils amènent de l'eau. « J'ai dû les rassurer parce qu'au début ils ne voulaient pas venir. On leur avait déconseillé à cause des problèmes d'incivilité. Mais beaucoup de gens ne pouvaient pas aller jusqu'à Marigot puis porter des packs d'eau jusqu'à chez eux » témoigne-t-il. Après avoir organisé une distribution de palettes d'eau dans chaque rue, l'association est devenue membre du secours populaire et les a aidés à recenser les personnes dans le besoin et à leur distribuer des dons alimentaires.
La Madtwoz Family a aussi entrepris de nettoyer son quartier, notamment grâce à une opération de nettoyage bénévole menée en partenariat avec d'autres associations et le groupe Clean St Martin.
Puis grâce à la Fondation de France, l'association a pu relancer la publication du SXM Friendly Magazine dont le 16ème numéro (et le quatrième depuis Irma) sort bientôt. L'objectif étant de montrer l'évolution de l'île depuis Irma. La Fondation a également financé une autre action, celle de l'embellissement du quartier. Après avoir demandé l'autorisation des propriétaires puis préparé les murs, les jeunes ont réalisé des graffitis colorés dans plusieurs rues du quartier. Le street art est une façon pour Jérémy Watt de redonner de l'espoir à la population et d'intégrer les jeunes dans la reconstruction.
Bien que cette action ait été saluée par les habitants de l'île, elle n'a pas assez aidé les jeunes, considère-t-il. « C'était un bon projet mais au final les enfants étaient encore devant les murs tous les jours. C'est un peu comme si le quartier était devenu le bloc des enfants. Ils venaient s'asseoir devant le local provisoire trop petit pour les accueillir. C'est pourquoi nous avons décidé de chercher un local plus grand qui nous permette de reproposer des activités ». A terme, il aimerait organiser des circuits touristiques dans le quartier autour de ces œuvres en plein air. «On n'aura pas les restaurants de Grand Case ou les hôtels avec piscine de la Baie Orientale mais on a le street art. Et j'aimerais aussi montrer aux visiteurs la façon dont on vit » explique-t-il.
Dans son ancien local, l'association avait monté un restaurant solidaire. Le local provisoire ne permettant pas une telle activité, l'association à qui la Croix Rouge a donné deux frigos, a investi dans un blender et s'est mise à vendre des smoothies, préparés par la maman de Jéremy et actuelle présidente de Madtwoz Family. Une façon non seulement de renflouer un peu les caisses, mais aussi de proposer quelque chose de sain à la population.
L'association a déjà trouvé son nouveau local. Afin de financer le loyer de 900 euros par mois (plus charges), Madtwoz avait lancé une campagne de dons et a déjà récolté 4000 euros, notamment grâce à la journée internationale du yoga organisée fin juin. Pour tenir au mois un an, il faudrait 10 000 euros. D'autant plus que l'aménager aura un coût. La pièce principale est vaste. Mais il l'idéal serait de placer des cloisons. Non seulement pour créer différents espaces, mais surtout pour délimiter une pièce au moins, la salle d'aide aux devoirs et de lecture, afin d'y installer la climatisation.
Ce nouveau local comprendra donc une salle de « classe », la rédaction du SXM Friendly, un cyber café, mais aussi, et comme avant, un atelier de réparation de vélos : « c'est tout ce qu'ils ont. L'objectif est d'en réparer au moins une vingtaine avant la rentrée car c'est leur moyen de transport pour l'école » avance Jérémy. Mais aussi la grande nouveauté : un atelier de sérigraphie et d'impression sur T-shirt, ou Creative Lab.
L'histoire de la Madtwoz Family a débuté par la musique et l'installation d'un studio d'enregistrement. Lorsqu'elle a gagné en notoriété elle s'est mise à vendre des T-shirts, qu'elle avait fait imprimer. Désormais, elle fera elle-même ses impressions. L'ambition est de révéler les talents et innovations du quartier, et les aider à éclore. « Si tu veux créer ton logo, ta marque, on t'accompagne à la réalisation et à la campagne de marketing » explique Jérémy. Après Irma l'association s'est amusée à créer des stickers « Irma Survivor on Board » à coller sur les voitures pour véhiculer le message suivant : « si tu as survécu à Irma tu as assez de patience pour supporter les embouteillages ».
L'association prévoit également de développer plusieurs activités pour répondre aux besoins de la jeunesse de Sandy Ground, comme un atelier de sécurité routière, et des partenariats avec d'autres associations telles que Saint-Martin Santé pour faire de la prévention contre le diabète par exemple, ou Les Fruits de Mer pour que les enfants découvrent la faune et la flore de leur île. « Nous on essaie de boucher tous les trous. Si plus de gens s'investissaient dans le quartier, en 2019 on ne serait plus un quartier prioritaire » estime Jérémy Watt.
Une date symbolique que Jérémy Watt, fondateur et actuel bénévole de l'association dont il était devenu jusqu'à cet été l'unique salarié, n'a pas choisie par hasard : « Le 6 septembre est le jour où on a tout perdu. On fera une fête pour les enfants. Ce sera l'occasion de montrer tout ce qu'on a réussi à faire depuis Irma et remercier tous nos partenaires ».
Depuis janvier 2018, la Madtwoz Family avait trouvé refuge dans un local provisoire rue Bonne Fish. Si sa surface restreinte n'a pas permis de relancer les différents ateliers, il a servi à coordonner la distribution de dons vestimentaires envoyés par plusieurs associations et notamment celle de Belle Espérance, basée en Guadeloupe suite à un appel aux dons lancé sur la page Facebook de l'association. « Tous les jours, le gens venaient voir ce qu'il y avait d'autres » se souvient Jérémy Watt qui a également sollicité l'aide des pompiers, pour qu'ils amènent de l'eau. « J'ai dû les rassurer parce qu'au début ils ne voulaient pas venir. On leur avait déconseillé à cause des problèmes d'incivilité. Mais beaucoup de gens ne pouvaient pas aller jusqu'à Marigot puis porter des packs d'eau jusqu'à chez eux » témoigne-t-il. Après avoir organisé une distribution de palettes d'eau dans chaque rue, l'association est devenue membre du secours populaire et les a aidés à recenser les personnes dans le besoin et à leur distribuer des dons alimentaires.
La Madtwoz Family a aussi entrepris de nettoyer son quartier, notamment grâce à une opération de nettoyage bénévole menée en partenariat avec d'autres associations et le groupe Clean St Martin.
Puis grâce à la Fondation de France, l'association a pu relancer la publication du SXM Friendly Magazine dont le 16ème numéro (et le quatrième depuis Irma) sort bientôt. L'objectif étant de montrer l'évolution de l'île depuis Irma. La Fondation a également financé une autre action, celle de l'embellissement du quartier. Après avoir demandé l'autorisation des propriétaires puis préparé les murs, les jeunes ont réalisé des graffitis colorés dans plusieurs rues du quartier. Le street art est une façon pour Jérémy Watt de redonner de l'espoir à la population et d'intégrer les jeunes dans la reconstruction.
Bien que cette action ait été saluée par les habitants de l'île, elle n'a pas assez aidé les jeunes, considère-t-il. « C'était un bon projet mais au final les enfants étaient encore devant les murs tous les jours. C'est un peu comme si le quartier était devenu le bloc des enfants. Ils venaient s'asseoir devant le local provisoire trop petit pour les accueillir. C'est pourquoi nous avons décidé de chercher un local plus grand qui nous permette de reproposer des activités ». A terme, il aimerait organiser des circuits touristiques dans le quartier autour de ces œuvres en plein air. «On n'aura pas les restaurants de Grand Case ou les hôtels avec piscine de la Baie Orientale mais on a le street art. Et j'aimerais aussi montrer aux visiteurs la façon dont on vit » explique-t-il.
Dans son ancien local, l'association avait monté un restaurant solidaire. Le local provisoire ne permettant pas une telle activité, l'association à qui la Croix Rouge a donné deux frigos, a investi dans un blender et s'est mise à vendre des smoothies, préparés par la maman de Jéremy et actuelle présidente de Madtwoz Family. Une façon non seulement de renflouer un peu les caisses, mais aussi de proposer quelque chose de sain à la population.
L'association a déjà trouvé son nouveau local. Afin de financer le loyer de 900 euros par mois (plus charges), Madtwoz avait lancé une campagne de dons et a déjà récolté 4000 euros, notamment grâce à la journée internationale du yoga organisée fin juin. Pour tenir au mois un an, il faudrait 10 000 euros. D'autant plus que l'aménager aura un coût. La pièce principale est vaste. Mais il l'idéal serait de placer des cloisons. Non seulement pour créer différents espaces, mais surtout pour délimiter une pièce au moins, la salle d'aide aux devoirs et de lecture, afin d'y installer la climatisation.
Ce nouveau local comprendra donc une salle de « classe », la rédaction du SXM Friendly, un cyber café, mais aussi, et comme avant, un atelier de réparation de vélos : « c'est tout ce qu'ils ont. L'objectif est d'en réparer au moins une vingtaine avant la rentrée car c'est leur moyen de transport pour l'école » avance Jérémy. Mais aussi la grande nouveauté : un atelier de sérigraphie et d'impression sur T-shirt, ou Creative Lab.
L'histoire de la Madtwoz Family a débuté par la musique et l'installation d'un studio d'enregistrement. Lorsqu'elle a gagné en notoriété elle s'est mise à vendre des T-shirts, qu'elle avait fait imprimer. Désormais, elle fera elle-même ses impressions. L'ambition est de révéler les talents et innovations du quartier, et les aider à éclore. « Si tu veux créer ton logo, ta marque, on t'accompagne à la réalisation et à la campagne de marketing » explique Jérémy. Après Irma l'association s'est amusée à créer des stickers « Irma Survivor on Board » à coller sur les voitures pour véhiculer le message suivant : « si tu as survécu à Irma tu as assez de patience pour supporter les embouteillages ».
L'association prévoit également de développer plusieurs activités pour répondre aux besoins de la jeunesse de Sandy Ground, comme un atelier de sécurité routière, et des partenariats avec d'autres associations telles que Saint-Martin Santé pour faire de la prévention contre le diabète par exemple, ou Les Fruits de Mer pour que les enfants découvrent la faune et la flore de leur île. « Nous on essaie de boucher tous les trous. Si plus de gens s'investissaient dans le quartier, en 2019 on ne serait plus un quartier prioritaire » estime Jérémy Watt.